A l’ère du réchauffement, la saison estivale n’est plus douceur mais douleur, et la poésie contemporaine en porte la brûlure. Ainsi de ce recueil de radicale lucidité signé Irène Gayraud, qui se demande comment le vivant pourra Passer l’été.
28 juin 2024 à 00:00, mis à jour à 16:39
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L’été était une ample joie. Celle des «soirs bleus» où Rimbaud foulait la fraîcheur de «l’herbe menue»; celle du «clair soleil» dont «sa chaleur, sa douceur, sa tranquillité» faisaient le miel d’Eluard. Mais l’été désormais porte les stigmates de nos exhalaisons coupables, annonce la brûlure des temps futurs quand la chaleur défie les corps, le thermomètre l’entendement, et le réchauffement climatique l’inaction politique. La poésie alors, du moins celle véritablement contemporaine, ne se pâme plus des tiédeurs voluptueuses: elle prend la température et s’écrie dans l’étuve.