Alexandre Dupont-Willemin, Posieux
15 avril 2025 à 11:50, mis à jour à 18:33
Temps de lecture : 2 min
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Dans son interview du 8 avril, Luc Ferry a exprimé sur la RTS son inquiétude concernant la dépendance de l’Europe vis-à-vis des USA. Auteur d’un livre sur l’intelligence artificielle (IA), M. Ferry est également féru de mythologie grecque. Parmi les dieux grecs, Dionysos incarne, à mon sens, les ambitions de souveraineté de la Suisse à l’égard de l’Union européenne.
Fils d’une princesse de Thèbes, Dionysos est considéré dans la cité grecque comme un métèque. Pour se venger, il organise des bacchanales au cours desquelles les ménades mettent en pièces le roi de Thèbes son cousin. Selon Luc Ferry, cela illustre l’importance pour les sociétés modernes de démontrer leur capacité à intégrer des membres à la fois étrangers et souverains comme pourrait l’être la Suisse dans l’UE.
La Suisse doit sa prospérité à son industrialisation au XIXe siècle et au maintien de sa capacité d’innovation depuis lors. L’UE, qui nous a privés de l’accès à la coopération scientifique durant plusieurs années, l’a bien compris. Le CERN, qui a son siège à Genève et dans l’Ain, est pourtant un exemple des prolongements d’une politique de synergie entre la Suisse et l’UE visant à maintenir un niveau d’excellence dans le domaine des sciences fondamentales (LL du 2.4, «Méga projet du CERN, la saga continue»).
Toutefois, on peut craindre que la guerre en Ukraine ne soit le prélude au déplacement du pôle de recherche européen aux frontières de la Russie. La France, qui doit au soutien de l’Europe la création du Bureau international des poids et mesures aux portes de Paris, pourra se consoler en mesurant le chemin parcouru par cette institution qui fête cette année ses 150 ans.