Record du monde de vitesse avec un drone. Un ingénieur fribourgeois fait voler son engin à 557 km/h!

Samuele Gobbi s’est lancé ce défi dans le cadre de son travail de master dans la filière de génie électrique de la HEIA-FR. C’est ainsi qu’a vu le jour Fastboy 2, un prototype de quadricoptère (un drone doté de quatre rotors), qui a fini par se transformer en fusée. «C’est une fierté, car il y a des projets plus faciles pour terminer son master. Au niveau technique, cela a représenté un grand challenge», raconte l’ingénieur originaire de Cugnasco, un village situé entre Locarno et Bellinzone, au Tessin.

La performance a été réalisée le 28 février 2025, dans des champs près de Courtepin. Pour être homologué, le vol doit être réalisé sur 100 mètres en ligne droite, dans deux directions opposées. Des experts externes, en l’occurrence Florian Gluszka (de la société FloFPV) et le Fribourgeois Fabian Jobin (Upperview Productions, à Vaulruz), ont supervisé l’essai et attesté la vitesse atteinte. «Le record a été approuvé il y a quelques jours», se félicite Samuele Gobbi.

557,64

En km/h, la vitesse atteinte par le drone Fastboy 2

Passionné de drones, le Tessinois avait conçu un premier prototype (Fastboy 1) avec deux amis pendant son temps libre. L’engin avait alors atteint une vitesse déjà honorable de 380 km/h. C’est en poursuivant ce développement que le futur ingénieur a donné naissance à un aéronef encore plus performant. Pesant 1,6 kilo, Fastboy 2 est doté d’une puissance maximale de 10 kW. «C’est un prototype conçu avec des composants du marché. Par contre, la structure a été développée à partir de zéro», relève Samuele Gobbi, qui fait remarquer que sa création ressemble à un poisson orangé.

L’engin se distingue par sa conception aérodynamique (deux bras portent l’engin à haute vitesse), mais aussi par son système de refroidissement à eau, contenue dans deux réservoirs. «Le drone est très puissant, car tous les composants sont poussés au maximum. Un des plus grands défis était d’élaborer un système de refroidissement de l’électronique», précise l’ingénieur domicilié à Fribourg.

Curieux de voir combien de temps «tiendra» sa nouvelle marque, Samuele Gobbi confie qu’il communique souvent avec l’ancien détenteur du record, qui réfléchit déjà à reprendre les devants. Pour le reste, le pilote concède que la performance n’a, en soi, pas de grande utilité. «A cette vitesse, le drone ne vole pas loin ni longtemps. Ce n’est pas tellement le résultat qui compte mais le développement et les technologies utilisées, qui sont intéressants.»

Aujourd’hui, l’ingénieur a terminé ses études et travaille comme collaborateur scientifique pour Rosas, le centre de compétences en ingénierie de sûreté et de cybersécurité de la HEIA-FR, basé sur le site de Bluefactory, à Fribourg. Pour l’élaboration de son drone à haute performance, il a été supervisé par Nicolas Rouvé, professeur en génie mécanique de la haute école fribourgeoise.

Un appui a également été apporté par le Groupe de recherche interdisciplinaire en drone (GRID) de la HEIA-FR, créé en juin 2024 pour développer des connaissances et des méthodologies afin de concevoir, fabriquer et tester en vol des aéronefs adaptés à des missions spécifiques. En juillet 2024, un premier drone à aile delta a, par exemple, effectué un vol d’essai. L’intelligence artificielle est notamment utilisée pour augmenter les performances ou accélérer le développement.