Football

Le licenciement abrupt de Philippe Perret le 20 octobre dernier n’a pas transfiguré le FC Fribourg. Tant s’en faut. Sous la responsabilité de l’ancien capitaine de Xamax, les Pingouins tournaient à une modeste moyenne de 1,2 point par match. Après un intérim Baechler/ Fragnière plus prolifique (1,75 point/ match), le FCF version Magnus Baeriswyl plafonne à nouveau, avec un blafard 0,75 point/match depuis la reprise.

Philippe Perret n’est pas homme à se réjouir du malheur des autres. Si ce soir à Yverdon, il souhaite voir son ancienne équipe quitter le Stade municipal les mains vides, c’est qu’il a dans l’intervalle repris du service auprès de la concurrence. Le 15 mars dernier, il remplaçait Julien Marendaz à la tête d’Yverdon Sport. «Si les choses avaient suivi une certaine logique, je serais encore assis sur le banc d’en face. Mais je sais qu’il n’y a pas de logique dans le football. Samedi, je serai à la bonne place, voilà tout», résume le Neuchâtelois, qui a définitivement tourné la page.

Un beau tir groupé

Sa nouvelle équipe est membre à part entière de l’armada vaudoise qui fait la pluie et le beau temps dans le groupe 1 de 1re ligue. A ce jour, seule La Chaux-de-Fonds est capable de contester cette hégémonie (cinq clubs vaudois aux six premières places). «On m’a fixé un objectif clair et net à mon arrivée à Yverdon: finir à l’une des trois premières places», relate Philippe Perret. De l’ambition, des moyens supérieurs à ceux mis à disposition par Fribourg et Guin, et un réservoir de joueurs plus important: l’ancien international explique sans peine l’insolente santé du football amateur vaudois.

«Le niveau de la première ligue est chaque année plus élevé, grâce à l’apport de joueurs de qualité, qui, pour différentes raisons ne peuvent pas, ou ne peuvent plus, évoluer à un échelon supérieur. Dans le même temps, l’écart entre les équipes de tête et celles de bas de classement se réduit. J’en veux pour preuve la récente victoire de la lanterne rouge Signal Bernex contre La Chaux-de-Fonds. Dans ce contexte hyperconcurrentiel, ce sont des détails qui font la différence. C’est là que le potentiel vaudois, au regard de la qualité et de la quantité des joueurs à disposition, fait la différence», poursuit Philippe Perret.

«A Fribourg par exemple, si tu veux renforcer ton équipe, le choix est extrêmement restreint. Et se tourner vers l’extérieur complique passablement les choses. Il faut trouver un logement, peut-être un emploi au nouvel arrivant. Dans le canton de Vaud, il y a la masse critique pour trouver la pièce manquante. Avec Lausanne-Sport et Le Mont en Challenge League, et sept clubs de première ligue, ça brasse pas mal. Indéniablement, formation comprise, le canton de Vaud est un de ceux qui travaillent le mieux à l’échelle romande.»

Des pistes de réflexion

Après deux passages à Saint-Léonard, Philippe Perret est bien placé pour comparer le modèle vaudois à la triste réalité fribourgeoise. L’esprit de clocher, la concurrence du hockey sur glace et du basketball, le peu d’intérêt des amateurs de football pour les équi- pes dites «phare»: le refrain est connu. «Neuchâtel est parvenu à remonter une équipe en faisant revenir les anciens. Lausanne progresse en misant essentiellement sur la formation. A Fribourg, même si l’environnement ne paraît pas favorable, les terrains grouillent de gamins. Il y a tout de même matière à méditer.» I

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A la tête d’un Yverdon ambitieux

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