Le FC Bâle n’a pas failli. La fête a bien eu lieu lors de la 31e journée de Super League, au Parc Saint-Jacques, après la victoire 2-1 des Rhénans devant le FC Sion offrant au mastodonte son septième titre consécutif, le dix-neuvième au total.

Condamné à gagner pour célébrer ce titre samedi après la victoire 2-1 des Young Boys en fin d’après-midi au Letzigrund face aux Grasshoppers, le FC Bâle s’est imposé grâce à un penalty de Delgado à la 24e et une réussite de Bjarnason à la 67e. Le FCB est sacré après seulement 31 journées au terme d’un effort solitaire qui lui a permis de dominer le championnat de bout en bout.

«Soyons clairs: il n’est jamais facile de remporter un titre!» a affirmé Luca Zuffi entre deux douches au champagne et/ou à la bière. Une affirmation corroborée par son président Bernhard Heusler. «Non, on peut me dire ce que l’on veut, mais ce n’est jamais facile. Regardez aujourd’hui: Sion a introduit en cours de match Konaté et Carlitos... En Suisse, on joue un très bon football et je me sens libéré par ce titre. C’est une immense joie.»

Le 11e en quinze ans

Un titre qui est tout simplement le onzième en... quinze ans! Mais pas l’ombre d’une lassitude dans les rangs rhénans. «Ce qui est beau, c’est que pour des joueurs comme moi ou Michael Lang, il s’agit du premier sacre de champion», a expliqué Renato Steffen, celui qui a justement quitté les Young Boys pour le Joggeli afin de goûter aux joies de la victoire. «Pour nous, ce n’est absolument pas de la routine.»

Lang confirme. «C’est sensationnel! Or, ce n’était pas toujours évident de demeurer concentré en faisant fi de notre avance, sans prêter attention à ce qui s’écrivait sur nous.»

Evidemment, les joueurs de Sion n’avaient pas la même mine béate au sortir des vestiaires. La bonne nouvelle pour les Valaisans est que GC a lui aussi perdu, 2-1 à domicile contre YB (buts de Ravet et Bertone pour les Bernois, réduction de l’écart par Dabbur pour GC). Les Zurichois devancent donc toujours les Sédunois de deux points au classement dans la lutte pour la troisième place. ATS

Bâle - Sion 2-1

(1-0) • 32’344 spectateurs. Arbitre: Bieri. Buts: 24e Delgado (penalty) 1-0. 67e Bjarnason 2-0. 92e Salatic 2-1.

Bâle: Vaclik; Xhaka (20e Aliji), Suchy, Samuel, Traoré; Zuffi, Fransson; Bjarnason, Delgado (70e Callà), Steffen; Embolo.

Sion: Mitryushkin; Zverotic, Ndoye, Ziegler, Rüfli; Salatic, Sierro; Assifuah (75e Follonier), Bia, Zeman (63e Carlitos); Gekas (63e Konaté).

Notes: Bâle sans Akanji, Degen, Hoegh, Janko, Safari ni Sporar (blessés). Sion sans Adão, Fernandes, Kouassi, Lacroix, Mboyo, Pa Modou, Cmelik (blessés) ni Voser (malade). 21e tir de Bia sur le poteau.

GC - Young Boys 1-2

(0-2) • 5200 spectateurs. Arbitre: Jaccottet. Buts: 42e Ravet 0-1. 44e Bertone 0-2. 54e Dabbur 1-2.

Grasshopper: Mall; Bauer, Senderos, Bamert, Lüthi (88e Antonov); Pnishi; Kamberi (70e Tabakovic), Milanov, Brahimi (79e Tarashaj), Caio; Dabbur.

Young Boys: Mvogo; Hadergjonaj, Vilotic, Von Bergen, Lecjaks; Bertone, Gajic (68e Zakaria); Ravet, Hoarau, Sulejmani (84e Nuzzolo); Gerndt (75e Kubo).

Notes: GC sans Källström (suspendu), Basic (blessé) ni Alpsoy (malade).

Thoune - Zurich 4-0

(2-0) • 5290 spectateurs. Arbitre: Amhof. Buts: 3e Joss 1-0. 22e Hediger 2-0. 55e Munsy 3-0. 82e Munsy 4-0.

Thoune: Ruberto; Bigler, Reinmann (46e Sulmoni), Bürki, Joss; Zarate (74e Rojas), Hediger, Wieser, Schirinzi; Munsy, Buess (81e Peyretti).

Zurich: Brecher; Brunner, Nef, Kecojevic (30e Sarr); Koch, Grgic, Buff, Kempter; Chiumiento (61e Bua); Turkes (61e Simonyan), Kerzhakov.

Notes: Thoune sans Ferreira (suspendu), Faivre, Rapp, Schindelholz, Sutter ni Wittwer (blessé). Zurich sans Kukeli (suspendu), Alesevic, Etoundi, Kleiber, Sanchez, Schönbächler, Yapi (blessés) ni Cabral (pas retenu).

St-Gall - Vaduz 1-3

(0-2) • 11’817 spectateurs. Arbitre: Schärer. Buts: 9e Costanzo 0-1. 42e Costanzo 0-2. 74e Von Niederhäusern 0-3. 75e Salli 1-3.

St-Gall: Lopar; Hefti, Wiss, Angha, Hanin; Aratore, Leitgeb (46e Mutsch), Gaudino (69e Mathys), Bunjaku; Salli, Cavusevic (59e Cueto).

Vaduz: Jehle; Gülen (65e Von Niederhäusern), Stahel, Grippo, Borgmann; Kukuruzovic (80e Burgmeier), Muntwiler (52e Bühler), Ciccone; Janjatovic; Costanzo, Sadiku.

Lugano - Lucerne 1-1

(1-0) • 3522 spectateurs. Arbitre: Schnyder. Buts: 4e Anastasios Donis 1-0. 74e Neumayr 1-1.

Lugano: Salvi; Veseli, Urbano, Daktovic, Alioski; Sabbatini, Piccinocchi, Rey (73e Crnigoj); Culina (32e Jozinovic), Anastasios Donis (82e Susnjar), Bottani.

Lucerne: Zibung; Thiesson, Affolter, Pulijc, Lustenberger; Christian Schneuwly (73e Oliveira), Neumayr, Kryeziu (78e Haas), Hyka (60e Jantscher); Marco Schneuwly, Frey.

Le classement

1. Bâle * 31 24 4 3 81 - 28 76

2. Young Boys 31 17 9 5 66 - 40 60

3. Grasshopper 31 13 7 11 62 - 51 46

4. Sion 31 13 5 13 45 - 41 44

5. Lucerne 31 11 8 12 44 - 46 41

6. Thoune 31 10 7 14 41 - 47 37

7. St-Gall 31 9 7 15 34 - 54 34

8. Zurich 31 6 12 13 41 - 58 30

9. Vaduz 31 5 14 12 38 - 54 29

10. Lugano 31 7 7 17 38 - 71 28

* champion

Commentaire

Caressons le cannibale dans le sens du poil

La question n’est pas de savoir si la domination du FC Bâle va un jour s’étioler. Au détour d’un championnat raté ou de la montée en puissance de l’un de ses concurrents, le club rhénan va bien finir par devoir passer la main. Pour les dirigeants rhénans, l’équation est tout autre et revient à chaque début de saison: que faut-il entreprendre pour repousser le plus tard possible l’heure de la capitulation? Au soir du septième sacre consécutif des «Rotblau», tout indique que le cercle vertueux que cultive le FC Bâle depuis quinze ans n’est pas près de s’inverser.

Dans un proche avenir, la qualification directe pour les phases de poule de la Ligue des champions 2016-2017 et 2017- 2018 offerte aux vainqueurs de Super League va encore accroître la suprématie bâloise. Cette vitrine permettra d’abord au locataire de Saint-Jacques d’attirer des talents qui ne seraient pas venus s’aventurer dans un championnat de seconde zone sans la certitude de pouvoir se profiler sur la plus prestigieuse scène continentale. D’autre part, la manne financière promise aux bons élèves du football européen assurera au FC Bâle le maintien de son train de vie actuel, le plus élevé de l’histoire du football suisse (entre 80 et 100 millions de francs par saison).

Bien sûr, cette hégémonie cannibalise un championnat qui perd toujours plus de son intérêt. Mais c’est là un moindre mal. Car sans Bâle, la Super League n’existerait tout simplement pas à l’échelon international. Bâiller d’ennui après le énième titre programmé du FC Bâle? Accordé. Mais c’est le prix à payer pour frétiller quelques mois plus tard devant une soirée de Ligue des Champions. Plus que jamais, il est recommandé de caresser le cannibale dans le sens du poil.

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Un FC Bâle boulimique

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