Elections cantonales » Le district des Franches-Montagnes aura-t-il encore un ministre au soir du 8 novembre, à l’issue du second tour des élections au Gouvernement jurassien? La question peut se poser à l’issue du premier tour qui a vu hier le ministre sortant PCSI David Eray n’arriver qu’en sixième position, avec 26,5% des voix. Il est derrière ses quatre collègues du Gouvernement, le PDC Martial Courtet (43,6%), les socialistes Nathalie Barthoulot (43,2%) et Rosalie Beuret Siess (42,2%), ainsi que le PLR Jacques Gerber (41,7%). Le ministre franc-montagnard, avec ses 26,5%, est surtout devancé de 740 voix par le deuxième candidat PDC, l’Ajoulot Stéphane Babey (29,2%). Ce dernier avait pour mission de récupérer le siège démocrate-chrétien perdu en mars dernier au profit de la socialiste Rosalie Beuret Siess, lors de l’élection complémentaire organisée suite au départ pour Berne de Charles Juillard.

Si David Eray ne réussit pas à remonter la pente, le district des Franches-Montagnes sera absent du gouvernement cantonal. La mission pour le PCSI et son district phare sera donc claire: «Il faut sauver le soldat Eray.» Mais elle sera difficile.

Score proche de 2015

Au sein du Parti chrétien-social indépendant, on estimait hier après-midi que le score du ministre sortant était proche de celui de 2015: il avait alors rassemblé au premier tour 25,5% des voix, soit juste 3% de moins que le ministre socialiste Michel Thentz qu’il avait dépassé largement au second tour. «Je suis dans le peloton de six finalistes avant l’entame de la ligne finale», expliquait d’ailleurs David Eray hier après-midi à nos collègues de Canal Alpha.

Le problème est cependant que David Eray n’a pas réussi, en 2020, à dominer dans les Franches-Montagnes, comme il l’avait fait il y a cinq ans. Alors qu’il frôlait la majorité absolue en 2015 dans son propre district, laissant loin derrière lui, à près de 13 points, le PDC Charles Juillard et, à près de 20 points la socialiste Nathalie Barthoulot, cette dernière le devance cette année. Elle fait la course en tête dans le district, avec 45,8%, devant David Eray avec, 42,4%, lui-même talonné par le PDC Courtet.

Dans les trois prochaines semaines, le ministre et son parti devront faire une sacrée «remontada» pour conserver ce siège au gouvernement. Il faudra que les autres «petits» partis (Verts, UDC et vert’libéraux) renoncent à partir pour le second tour et que la gauche lui donne un coup de pouce.

La géothermie profonde

Le problème est cependant que, par rapport à 2015, David Eray doit assumer son bilan gouvernemental qui pâtit de certains dossiers compliqués: la géothermie profonde, les éoliennes et l’attribution à CarPostal de lignes de bus régionales.

Du côté du PDC, on a par contre réussi à remonter la pente après la sévère défaite de mars dernier. En échouant à remplacer l’Ajoulot Charles Juillard par la Delémontaine Anne Seydoux-Christe, le Parti démocrate-chrétien avait oublié de tenir compte de l’aspect régional. En ne présentant cet automne que deux candidats, l’Ajoulot Stéphane Babey aux côtés de Martial Courtet, qui vient de Delémont, il a pour l’heure réussi son pari et peut légitimement espérer retrouver son deuxième siège.

Les socialistes, eux, sont parvenus à mobiliser leur électorat pour placer leurs deux ministres dans le trio de tête, ce qui devrait assurer leur réélection. De son côté, le PLR Jacques Gerber, ministre de la Santé et de l’économie, profite de sa forte présence médiatique durant la crise sanitaire. A noter que les deux candidats Verts réussissent, avec près de 14 et 12% des voix, à se placer juste derrière les six favoris et devant les deux UDC.

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Le ministre David Eray est mal barré

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